À la suite de mes études dans le cinéma, Le Fresnoy m’a permis de continuer à apprendre et expérimenter. Cette année j’ai fait une installation où une pièce domestique est reconstituée dans un aquarium. On y retrouve un évier, un lit, un tapis, une table, et même un bout de pain posé sur une planche à découper. De l’eau s’écoule d’un robinet pour remplir l›espace. Alors tous ces objets s’animent par l’inondation ainsi créée, formant une sorte de chorégraphie, une danse lente. L’eau se vide, les objets reviennent à leurs places et le cycle se répète à l’infini.
Je travaille souvent sur les objets du quotidien. J’essaie de leur offrir une nouvelle identité, différente de celle qui ne les reconnaît que comme simples objets d’utilité. Je m’intéresse également aux gestes de la vie courante. Mon travail est pour moi un moyen de nous faire réfléchir sur ce que l’on vit chaque jour, sur les banalités de la vie.
En travaillant sur « Fuite », j’ai découvert le monde des nouvelles technologies. Je voulais les inclure dans ce projet, tout en veillant à ce que le contenu de l’œuvre ne soit pas ombragé par la technique. Cette dernière devait être au service du fond de mon travail, et non l’occulter ou s’y substituer. Réaliser cette installation a encore été pour moi une autre occasion de me rapprocher de mes origines, notamment par la mise en scène et le style des objets domestiques. Mes projets me permettent souvent de partir à la recherche des relations possibles entre l’humain et ces manières de faire.