Le projet pour Panorama 15 est une suite possible de mon projet réalisé l’année dernière. En 2012, j’ai réalisé un documentaire à Fukushima. Durant ce voyage, j’ai vu mes amis àTokyo, ils me parlaient d’énergies naturelles qui nous entourent, des prémonitions ou superstitions, des ovnis. Ils sont originaires de Kobe, en 1995 le tremblement de terre de magnitude 7,1 a touché de plein fouet la ville, puis aujourd’hui Fukushima. ‘’The Big One, the Big One’’ disent sereinement les Tokyoïtes, celui qui fera couler les 35 millions d’habitants d’une traite. A la surface, les silences du quotidien les réactivent aux dangers imminents. Les fondements du paysage tremblent à l’image du folklore japonais qui ne cesse de se réactiver. Le projet « Torii/Kyoto » s’inscrit dans ce désir de raviver une croyance japonaise. Je voudrais que les spectateurs se sentent à la fois oiseau et taupe. Je veux que l’illusion anamorphique interactive déstabilise, qu’elle produise un décalage entre ce qu’ils s’attendent à voir et ce qu’ils voient. J’aimerais qu’ils ressentent l’énergie du paysage japonais dans plusieurs de ses états : la nature dominante, dévorante et dévastatrice. Je veux qu’ils sentent l’odeur de la femelle, le parfum de la fille de joie.