Exhumée est le nom d’une divinité, caractérisée par sa capacité extraordinaire à faire sortir de l’oubli ce que l’on se cache à soi-même. Déterrer, creuser l’objet du passé est un acte fort mais et si plus que le contenu c’était l’acte qui faisait sens ? Au Fresnoy, j’ai conçu une installation qui mêle la performance, la sculpture et le cinéma. Il s’agit d’un conte chorégraphique qui met en relation les figures individuelles, collectives et de l’objet, médiateur entre les deux premières figures. Leurs relations sont quasi impossibles, mises en scène dans une forme de ritournelle qui débute par une forme d’espoir et qui s’écroule sans cesse. La confrontation entre l’individu et le collectif est presque vouée à une dissociation et à une explosion. L’objet que j’ai conçu est une roue-lumière qui a la double fonction d’être à la fois un symbole, et en même temps d’être l’unique source de lumière d’un espace occupé par l’individu et les danseurs. Ces derniers représentent le collectif. Sur un fond de mutation industrielle, l’installation met en scène un film en relation intime avec la roue-lumière. Une performance, le jour du vernissage met en abyme les danseurs présents dans le film. En tant qu’artiste je me sens le devoir de transcender les formes du réel et de créer la demande plutôt que d’y répondre.