Au fil de ma pratique artistique, j’en suis venue à travailler de plus en plus avec la vidéo. J’ai donc choisi d’intégrer Le Fresnoy pour y côtoyer et jouer avec les langages cinématographiques. Cette année mon projet agence un film à une installation. Ces deux supports peuvent être montrés séparément l’un de l’autre, mais ils prennent davantage de sens quand ils sont présentés ensemble. L’idée a été de travailler sur l’imaginaire d’un paradis perdu. « Green Out » se déploie autour de l’orchidée tropicale. Cette fleur cristallise nos envies d’un ailleurs fantasmé. Emblème possible du kitsch de notre époque, disséminée et hybridée par la culture marchande, elle nous mène au royaume végétal de l’artifice, assurément signe de la mélancolie contemporaine. Je me suis notamment intéressée à un gigantesque parc aquatique situé près de Berlin qui renferme une immense serre tropicale. «Green Out» est une recherche sur ces lieux de latence et d’imminence, ces lieux de virtualité qui font naître un sentiment de manque sans qu’on sache ce qui a été réellement perdu.