Il fallait que je vienne au Fresnoy pour comprendre la complémentarité qui peut exister entre l’image du cinéma, sa tradition, son histoire, ses moyens de production, et la recherche vers les technologies du numérique. J’ai conçu pour Panorama 15 une installation. J’ai débuté ce projet par un temps de recherche sur les peintures de Gustave Courbet, sur la série de peintures qu’il a réalisée sur le motif de la vague. J’ai tenu à entrer dans ce projet par un processus de recherche pour m’interroger sur la manière de scénariser une vague, et au-delà la nature. Je me suis inspiré de la littérature populaire des années 1970, notamment de l’ouvrage «Papillon» écrit par Henri Charrière. Alors prisonnier d’une île de bagne de Cayennes, il raconte son évasion, aidé par le mouvement d’une vague qu’il décrit. C’est d’ailleurs là, dans cette topographie, où j’ai collecté les matériaux qui constituent l’installation. Celle-ci prend la forme d’un espace allongé composé de deux parties, l’une dans laquelle le public pénètre pour se retrouver face à une image projetée, l’autre qui n’est pas accessible et qui se situe derrière l’image. Même si mon projet a beaucoup évolué au fil de mes réflexions, j’ai toujours tenu à poser la question de l’observation de la nature et de la manière avec laquelle des protocoles mathématiques standardisés peuvent la représenter. La constante du projet était cette question de la modélisation mathématique de la nature. Je me suis donc servi des calculs permis par les logiciels et d’équations pour développer un processus d’images et de transpositions dans l’espace.